Skopélos Hiver

Skopélos suite.

Le début d'année se fait sous le soleil, les amandiers commencent à fleurir.

Aujourd'hui, jour férié à Skopélos ,pour jouer les prolongations des fêtes Trois jours tout fermé il faut en rajouter un quatrième. Dur quand on n'est pas habitué au rythme de vie et horaire des commerces. Heureusement qu'en sortie de ville il y a deux supermarchés dont un de la marque carrefour qui ont des horaires plus élastiques, bien pour moi mais pas pour ceux qui y travaillent.

Donc quatrième jours fériés célébration religieuse tous le monde est sur son trente et un, le long du port qui va être béni .Toute l'ile est présente autorités au complet en tenue d'apparat. Une croix sera jetée dans l'eau et des nageurs la récupérerons pour la rendre à celui qui l'a jetée, en bref c'est ca. En réalité la même chose avec un cérémonial plus élaboré servi par les représentants religieux.

La croix est jetée, deux ados plongent et ramène le trophée. La foule se disperse vers les terrasses des tavernes.

A Skopélos on peut trouver tout ou presque, la ville est échelonnée sur la falaise les commerces aussi. La quincaillerie se trouve cent mètres plus haut par les escaliers ou a un kilomètre par la route. L'électricien à l' opposé mais à coté du plombier. La moindre bricole se fait après un traiking à travers la ville et après un palabre pour se faire comprendre mon Anglais ne suffit plus, je me suis mis au dessin, ce n'est pas mieux les beaux arts ce n'est pas pour moi.

Andy essaye de me donner entre deux traikings des leçons, maintenant elle arrive très bien à prononcer « catastrophe » en Français, elle progresse.

La météo prévoit un coup de vent du Nord, les pêcheurs qui sont sur le même quai ont déserté l'endroit .je fais comme eux et largue les amarres pour faire le tour de l'ile et me mettre à l'abri dans la baie d'Agondas endroit où les ferrys viennent quand le port de Skopélos est impraticable. J'y arrive à la nuit mouille au milieu dans huit mètres d'eau. La baie est assez fermée je passe une nuit paisible, réveillé au petit matin par l'hydrofoil de Volos qui vient larguer ses clients et en prendre d'autre. Signe pour moi que le port de Skopelos est devenu impraticable, confirmé par l'arrivée du ferry.

La baie d'Agondas est déserte seul la venue du ferry y met un peu de mouvement ; les nuages passent au galop au dessus je suis à l'abri bien ancré dans ce trou .La BLU ne passe pas pour la météo je regarde le ciel. Je suis ravitaillé par Andy .La route de l'ile passe au fond de la baie. Le temps me semble long. Le soir je me couche avec le soleil pour ne pas tirer sur les batteries.

Au quatrièmes jours le vent devient plus Sud Est .Les vagues sont devant moi et une houle inconfortable commence à rentrer me faisant danser et surtout me poussant vers le fond de la baie où j'ai mon ancre. Je suis obligé de remouiller plus en avant. Mais la situation n'est pas confortable. Je suis à l'abri du vent qui normalement devrait redevenir Nord .D'après ma vieille météo le vent doit baisser, j'opte pour une sortie vers l'anse de Panormos au Nord à 8 milles où normalement la houle ne rentre pas. D'après les propriétaires d'un caïque qui y hiverne.

Au petit matin la houle est toujours là .Le vent est repassé Nord même Nord Ouest. Pour remonter sur Panormos je l'ai dans le nez, je n'ai plus trop le choix. Je me tire un bord vers Skiatos j'ai pris trois ris et suis sous trinquette il y a 25 nœuds de vent et quelques rafales. Je n'avance pas. Je déroule un peu de génois s'est mieux mais pas le pied .Virement pour Panormos mais le cap n'est pas bon le bateau n'a pas assez de vitesse il est déporté, je suis obligé de viré à nouveau et d'envoyer de la toile .Avec seulement un ris et plus de génois le bateau revit, le bord est bon et dans le virement il repart sans perdre de cap.

J'arrive à Panormos dans la zone du caïque et mouille ,le bruit fait sortir mon nouveau voisin .Il vient à mon bord pour me saluer, je l'ai plusieurs fois rencontré à Skopelos et il m'avait vanté son paradis.

Bienvenue, conseils d'un pro pour être tranquille faire comme lui.

C'est-à-dire se mettre à une vingtaine de mètres du bord mouiller son ancre principale à cinquante mètre environs ,porter à terre une amarre avant ,deux à l'arrière, affourcher avec des ancres secondaires dans son cas il a mis quatre ancres de quatre vingt kilos. Dans le paradis la houle n'entre pas seulement des rafales de vents qui descendent de la montagne en accélérant.

Je l'imite avec mes moyens : l'ancre principale ,une aussière avant à terre, une arrière repris sur sa chaine d'ancre principale et porter mon ancre de secours dans l'axe d'où doit arriver le vent .il fait nuit quand je finis mon installation reste plus qu'à relier l'ancre de secours au bateau. Le bout se dévide très bien surtout qu'il n'est attaché à rien je me retrouve comme un gland avec rien au bout mon ancre est au fond avec trente mètres de chaine .Le nœud de chaise s'est défait dans l'eau .Par chance j'avais mis un orin pour signaler mon mouillage j'essais de remonter l'ancre avec l'annexe impossible elle est trop lourde avec la chaine. Je remets la tache pour le lendemain et me rend à l'invitation sur le bord du voisin.

Time thé au vin blanc pour faire plus ample connaissance ; difficile, enfin de se que je comprends ils sont Australien elle Anglaise lui Grecque. Ils hivernent depuis trois ans dans l'endroit, viennent d'acheter une maison sur Skopélos pour leur retraite et fond aux beaux jours du charter pour une organisation religieuse embarquant des étudiants de divers horizons .Lui aux commandes elle aux fourneaux.

Les sources météos sont alarmantes risque de fort coup de vent du Nord Est qui va passer par-dessus la montagne du Huit avec des rafales qui vont friser le dix. Je ne me sens pas en sécurité et je n'arrive pas avec la BLU à capter une météo. Le coup de vent est pour demain soir.

En fin de soirée j'ai quand même un bulletin météo fiable, j'ai téléphoné à Jean qui m'a fait par l'intermédiaire d'un gars de la Macif de la Rochelle parvenir un bulletin par SMS. Entre temps j'ai réussi à capter un bulletin spot sur Skopélos qui confirme les infos .Je suis du bon coté de l'ile mais le vent en descendant les pentes va s'accélérer si j'ai un problème le temps de replier les gaules je serais à la cote où chez le voisin. Demain matin je déménage, récupère mon ancre et vais squatter le port d'Hélios celui de mon arrivée avec l'espoir qu'aucun bateau ne s'y trouve.

Matinée sportive récupération de l'ancre avec l'aide du voisin et du guindeau après quelques efforts l'ancre et la chaine sont à bord. Une fois rangé les aussières et tout ce qui traine direction Hélios à trois milles.

Le port est vide il est ouvert au Sud et à l'Ouest complètement au pied de la montagne. Je me met le long du quai flanc aux rafales qui vont venir d'en haut, trois pointes avant, trois arrières ,gardes doublées avec amortisseurs des pneus .En rappel deux aussières qui barre une partie du port et qui écartent le bateau du quai .En réserve je garde l'ancre et une remorque que je pourrais éventuellement prendre de l'autre coté du port. Je suis paré ,jamais je n'ai pris autant de précautions.

Le vent arrive pas comme prévu il est plus à l'Est puis il tourne vers le Nord en puissance je vois les nuages qui filent vers l'Ouest, les rafales passent au dessus du bateau ,la mer fume et je me retrouve avec un vent qui vient de l'Ouest qui n'a rien à voir avec le temps réel, comme le long d'une paroi sous une cascade, le vent passe au dessus fait un remous qui provoque un retour. La nuit se passe dans cette ambiance de rafales qui survolent le bateau et de l'anémomètre qui plafonne à 15 nœuds avec un vent d'Ouest. La journée voit le vent faiblir et la pluie redoubler. La vie s'installe dans ce petit port tout neuf j'ai l'eau et l'électricité free ca me change de ma semaine encastrée dans le trou d'Agondas. Tous est fermé à l'exception de trois boulangeries et un boucher le désert, Andy me fait le ravitaillement légumes.

Le froid arrive avec la neige normal au bout de trois jours de pluie ce matin tout est blanc ca me fait sourire de faire des photos de Grèce sous la neige.

Le temps s'arrange coté vent et nuages, il fait froid. J'ai promis une virée en bateau à Andy ; elle s'est dégagée trois jours. Direction Skiatos ile toute proche pour jeter un œil à un port que le guide vante. »Petit port bien abrité à proximité de la plus belle plage etc. …» Effectivement, petit port je ne peux pas y rentrer, plage de sable rare dans la région ; en Janvier sa ne me fais pas tomber en extase .Mouillage devant cette belle plage, nuit paisible pour un départ vers Skiatos Ville au matin.

Cul au quai bien calé petit tour dans la ville qui est jolie et bien bicolore .Apéro en terrasse bâchée bien au chaud. Surprise de voir les voisins de mouillage de Panormos présentations d'amis, amie à my. Je suis largué tout en Anglais j'arrive à comprendre qu'il part pour l'Australie que sa femme va à Volos pendant son absence.

Départ de skiatos dans la matinée en direction de Alonissos une autre ile des Sporades proche de Skopélos. Le vent de Nord envoie ses rafales dés que l'on s'approche de la cote et au plus fort les gardes cotes viennent au devant du bateau me font des signes je me mets à la cape et stoppe le bateau tout ca pour me demander si ca va et si j'ai besoin d'aide.Ca va j'ai besoin de rien, ils repartent me laissant me remettre en route avec mes voiles à contre et vingt nœuds de vent. Ils ont disparu avant que je puisse me remettre en route. Arrivée à Olinissos dans le port des rafales avec dans un angle un endroit qui semble épargné. Bonne pioche il n'y a pas de vent c'est simplement l'endroit ou se retrouve la houle qui vient buter contre le quai et revenir sur l'autre quai impossible de rester. Il y a un petit port de pèche juste à coté coup d'œil il est plein de corps mort reste plus qu'une crique avec une plage au fond. Tranquille malgré le vent qui arrive dedans.

Retour sur Skopélos au matin beau temps .Ma place est toujours disponible accostage sans problème branchement électrique à la borne des gardes cotes, qui créer un tollé de la part de je ne sais qui .Dans l'heure qui suit j'ai toute la garde sur le dos avec en renfort la municipalité. Je peux pas me brancher en direct malgré l'autorisation du préposé ,je dois passer par les prises .Difficile de comprendre j'ai en principe l'autorisation du responsable qui apparemment me fait passer par un chemin détourné peut être celui du fond de sa poche . Je calme le jeu je n'insiste pas d'autant que le représentant de la municipalité présent à le droit aux respects des gardes cotes. Je range mon matériel téléphone à Léonis qui est déjà au courant « grave problème pour lui etc….je viens à 18 h »

Le lendemain toujours pas de Léonis malgré mes appels. Il arrive deux jours après avec une carte il faut que je passe maintenant par le circuit officiel des gens se sont plein des faveurs qu'il me faisait.

Ca me coute cinquante Euros sans que je ne sache toujours pas le prix officiel des choses enfin je n'ai pas trop le choix .Quand la carte sera vide il me la rempliera gratuitement…… on verra.

Recoup de vent prévu .Météo ,fichier grib etc… tous d'accord vent du Nord Ouest retournant Ouest pendant une journée force 5 maxi 6. Je me tâte aller à l'Ouest retrouver la baie d'Agondas ne me tente pas .35 Nœuds. de vent dans un port normalement je suis protégé le vent ne passe pas Nord ni Est. Je reste en prenant les précautions maxi. C'est-à-dire doubler les amarres les pneus en renfort des par battages. L'ancre de secours mouillée avec sa chaine à l'aide de l'annexe presque de l'autre coté du port, une aussière tirant dans l'axe du vent à venir et après discutions avec le pécheur d'à coté une deuxième aussières portée de l'autre coté du port .Le bateau est à deux mètres du quai.

Je suis prét ,le vent arrive bien dans l'axe prévu . Le bateau commence à tirer sur tout ce qui est au vent l'aussière qui traverse le port se tend sous les rafales et fait son office de rappel ,le bateau s'approche du quai mais en reste éloigné .Les rafales se font de plus en plus fortes et inquiétantes et tombent dessus le port d'un seul coup de 5 nœuds de vent à 30 nœuds, le bateau encaisse et gite.

Et puis le festival commence s'est plus du 30 nœuds j'ai le droit à du 40 nœuds avec des pointes à plus de cinquante à l'anémo.le bateau est collé au quai avec trente degrés de gite.les pneus font leur office les pares battages sont comme des galettes, j'ai mis une grosses planche sur les pares battages et les pneus sur cette planche se qui me fait double rangée de protection, heureusement la planche ses fissurée sur les manilles des gardes, sauvegardant la coque.

Le vent fini par mollir comme prévu et à tourner ramenant un peu plus de calme ca à été court six heures mais intense. Au petit matin inspection ,les pares battages ont pris un coup il y en a un d'explosé, et la lisse en bois du bateau à pris deux coups et un chandelier de tordu .

Vu la violence des rafales je ne me plains pas ca aurai pu être plus grave.

Trois jours plus tard rebelote, vent 25 nœuds de Nord tournant Est pile poil dans l'axe du port, c'est pas énorme mais !!!!! Vu les antécédents j'opte pour la sécurité d'un transfert coté Ouest tant pis pour la solitude de la baie d'Agondas. Je m'y pointe calme plat, mouillage et nuit tranquille, en principe sauf que de la houle se met à rentrée venue de je ne sais où . J'ai mouillé au fond en prévision du vent maintenant j'ai cette houle qui me pousse vers la plage, j'ai l'œil sur le sondeur qui ne bouge pas 5m de fond s'est bond si ca descend je me sauve. Toute la nuit je veille l'œil rivé au sondeur. Malgré les à-coups sur la chaine rien ne bouge et pourtant ! Au matin la houle est presque négligeable mais je préfère essayer de rejoindre Panormos pour me mettre à l'abri.la remontée du mouillage est laborieux j'ai l'impression d'être accroché à quelque chose.je suis à pic l'ancre se dégage et me remonte une brouette de vase et de cailloux, elle devait avoir piochée en profondeur ce qui explique sa tenue de la nuit. Je me mets en route pour Panormos mais au bout de deux milles je renonce, il me faut tirer un bord à n'en plus finir si je veux y arriver je fais demi tour et me réinstalle dans Agondas.

Le lendemain retour du beau temps je me fais une petite journée de voile assez plaisante et retrouve le port de Skopélos mais plus ma, place .Des pécheurs y sont de nouveaux bateaux sont revenus. Je me met au quai de la ville devant les terrasses des tavernes à proximité d'une borne officielle qui est bien bonne ,mon plein d'eau pour six centimes d'euros et une consommation journalière électrique d'un demi euros dans ce cas pas de réclamations de ma part ,le propriétaire de la place vient me voir pour me dire qu'il a un Corp mort sur lequel je peux me mettre et me sort de l'eau une pendille , maintenant j'ai deux points d'attache à l'avant se qui me sécurise.

La météo semble vouloir faire un break pas de vent pour le moment qui soit défavorable.

Le printemps s'installe les arbres fleurissent les balades sont agréables avec des points de vues magnifiques.

Un peu de bricolage sur le bateau difficile de faire tailler un morceau de bois enfin avec une semaine et de la persévérance on y arrive après avoir consulté trois menuisiers.

Déjà la mi Février.