Gavros

Gavros.

En Grèce les Gavros sont présents partout sur toutes les tables des tavernes, sauf pendant la pleine lune.

Mais qu’est ce donc ?

Le nom donné à l’anchois on le trouve en friture ou dans une marinade à base de vinaigre.

Mais avant d’arriver dans nos assiettes, il a été persécuté par toute la chaine alimentaire.

Petit  1/2cm déjà Papa et Maman l’aime beaucoup.

Bambin, il fait le bonheur des Orphies et autres carnassiers de sa taille.

Minos, il commence à sortir la nuit en bande attiré par la lumière pour la grande joie des noctambules et pour son malheur il fréquente les bars ceux qu’on appelle les loups aussi,

Aimé de tous du calamar en passant par la bonite, le dauphin, l’espadon il fait l’unanimité.

Et pour échapper à ces  amours variés de tous les instants il fait quelques fois le grand saut et vient hanter mes nuits.

Amarré tranquillement à Bouffalo Panagia, je suis réveillé par un crépitement sur le bateau, » Tiens il pleut », je me lève pour fermer les hublots et jeter un œil dehors. Non il ne pleut pas mais le bruit continu. Sur le quai les chats du quartier sont affairés, une multitude de Gavros se trémoussent au clair des réverbères.

Sur le pont de Matins Bleus c’est la danse, dans l’espoir de retourner  vers leur élément.

Le calme revient après retour à l’eau des plus vaillants ou mort de ceux qui se sont dandinés du mauvais coté. Les matous sont à la fête.

Je rejoins ma couchette, Les chats eux trouvent plus confortable de venir casser la croute sur le bateau ; et oui ! il faut les comprendre, c’est plus agréable de croquer son repas dans un endroit moins poussiéreux que le quai. S’instaure un va et vient  des félins que mes coups sur la cloison n’effraient pas.

Je ne dors pas avec tout ce remue ménage au dessus de moi, j’ai des regrets j’aurai du prélever ma part.

Au petit matin le quai et  les restes de poissons sont pris d’assaut par les guêpes, sur le bateau pas trop de dégâts quelques têtes par-ci par là, du vomi, je suis bon pour un lavage du pont et pendant que j’y suis un balayage du quai quel gâchis, je balance 4/5 kg de poisson dans l’eau.

Si ca recommence ce soir je me sers en premier. Minuit, crépitement, je sors avec un saladier et le rempli, je mets dessus un  seau renversé pour le protéger des chats et retourne me coucher. C’est plus calme, normal ils ont trouvé le moyen de virer le seau et n’ont plus besoin de faire des va et vient, les salauds !!!! J’ai concentré leur repas.

C’est la lutte en bas, dans l’eau des prédateurs acculent  les anchois dans un coin quand la masse est importante s’est la curée et le sauve qui peut hors de l’eau qu’importe l’endroit de l’atterrissage.

En haut je me dispute ma part avec les chats. Troisième nuit, un festival une moquette de poissons, je me remplis la moitié d’un seau que je thésaurise à l’intérieur du bateau. Deux fois dans la nuit il y a chasse.

Impressionnant de voir la quantité de poissons entrain de sauver leur peau.

P’tit dej, balayage du quai, qu’est ce que je vais bien pouvoir faire de mon seau de poisson.

Aller je me lance dans le filet d’anchois en prenant une recette sur internet, joyeux passe temps, je récupère les filets, pas rancunier je file les arrêtes aux chats.

Pour la recette ;

 Lever les filets.

Les mettre dans une terrine en couche, chaque couche recouverte de gros sel et ainsi de suite.

Laisser mariner dans le sel qui les cuit minimum 24h.

Rincer à l’eau douce.

Mettre les filets dans des bocaux avec un peu de laurier poivre, suivant son idée et gout.

Recouvrir d’huile d’olive

Fermer le couvercle.

En ce qui me concerne je n’ai pas eu le temps de les conserver, englouti en toasts avec quelques verres d’Ouzo en compagnie  des amis de passage.